«Je pense donc je suis» vient de claquer à mes oreilles et je ne suis alors qu'en classe de troisième !
«Vous pouvez répéter madame s'il vous plaît ?» demandais-je de suite. Notre prof de français s'empressait alors d'ajouter à cette incroyable sentence un « Vous verrez ça en terminal mais il est important de vous donner cette phrase clé de René Descartes qui a ouvert la possibilité au siècle des Lumières...»
C'était donc à peine âgé d'une quinzaine d'années que s'ouvrait pour moi la porte de la philosophie. Sur ma grande insistance en fin de cours, ma professeur me prêtera donc «Le discours de la méthode». À vrai dire, après six lectures consécutives de l’œuvre de Descartes, j'avouais ne pas être en capacité d'en comprendre la moitié, mais l'essentiel était ailleurs ! Je venais de découvrir une voie qui me tiendrait des dizaines et des dizaines d'années mais surtout qu'au-delà des mots, c'était imprégnée en mon sein la certitude que je pouvais trouver là un sens profond à mon existence...
Il y avait aussi un piège invisible dans cette fantastique découverte : celui de la connaissance et du savoir sans partage ! Sonnait là le début d'un parcours en philosophie très appuyé qui, trente années plus tard, me montrait ma pauvreté d'ouverture du cœur !!! Pourtant seule possibilité d'apprentissage véritable !
Depuis quelques fines années, j'apprends donc ainsi à travailler une forme de déconnexion du mental au profit du ressenti et du cœur. Je prends aussi conscience combien notre monde dit moderne, depuis tout justement Descartes (que l'on ne peut rendre en rien responsable de cette situation), a progressivement abîmé le spirituel en le reléguant au rang de fadaises du monde de l'Invisible. En a découlé matériellement une société de plus en plus mécanisée, robotisée et technologique... et l'Humain s'y est jeté corps et âme sans trop y réfléchir. Non pas qu'il faille bannir la science et le modernisme mais peut-être, tout de même, s'interroger sur l'extrémisme de la voie dans laquelle nous nous sommes profondément engouffrés.
Remarquez qu'il n'a point fallu attendre la science afin que nous soit dicté d'être déconnectés de nos racines.... Les religions s'en sont parfaitement occupées et une fois encore jusqu'à l’avènement de ce fameux Descartes. Quel tournant que celui qu'il a initié tout de même ! Ainsi nous aurait-il fallu pouvoir laisser mûrir et remonter les énergies du sexe jusqu'au ventre puis au cœur. Le tout dans une évolution constante et lissée sur des milliers d'années. Mais en lieu et place de cela, toute notre attention s'est totalement concentrée sur notre seul cerveau, siège du trop fameux mental-ego. Nous y avons tout placé comme s'il fut le seul capable de nous apporter une vie de bonheur tout en nous déconnectant de presque tout le reste. En y plaçant presque exclusivement toutes nos forces et notre intention, nous avons mis en avant ce seul «mental» que nous désignons telle la raison !
En conséquence : ni le sexe, ni le ventre, ni le cœur ne fonctionnent normalement mais finalement qu'aux travers de comportements névrotiques. Si seulement le mental, le cerveau, fonctionnait parfaitement aux vues de la totale focalisation que nous faisons sur lui mais, cerise sur le gâteau, lui aussi est névrosé voire en état de psychose !
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