J’ai failli ne pas écrire ce mois-ci… Pas parce que le thème du pardon ne m’évoque rien. Simplement parce que le terme utilisé, à mon sens, ne relève pas de la Réalité.
Le pardon évoque une faute. Bien souvent même, un péché, un mal. C’est un concept qui est fondamentalement lié à la honte et la culpabilité. Où la situation sera vue en fonction d’autres concepts tout aussi duels, tels que le bourreau et la victime.
Bref, à mon sens c’est un terme qui entraîne tout un lot d’illusions, ainsi qu’un chemin de rédemption couvert d’épines très douloureuses. Mais comme Rien n’arrive jamais pour Rien, si c’est ce chemin qui se présente à vous, c’est parce que les choses doivent en être ainsi. Alors, il n’y a aucun constat particulier à en tirer.
Pour ma part, je préfère utiliser le terme « réconciliation ». Une définition simple de ce mot vous dira qu’il s’agit de réconcilier des « gens fâchés entre eux » (larousse.fr). Déjà là, c’est nettement plus nuancé et beaucoup plus représentatif de toutes les situations litigieuses que j’ai vues dans ma vie.
Rien n’est jamais noir, rien n’est jamais blanc. La vie, c’est un jeu contrasté de clair-obscur continuel…
Lorsque l’on chemine et devient plus conscient dans la vie, il viendra toujours ce temps, et je dirais même ces nombreux moments, où le partage ouvert et sincère avec l’autre, vous permettra de voir à quel point une situation passée aura été vue d’un angle totalement différent par chacun des participants à l’action. Où il sera vu à quel point, à partir du vécu de chacun, de son bagage, ses expériences, ses blessures et surtout ses mécanismes de défense, les évènements sont perçus différemment. À quel point, nous avons même souvent agi à partir de zones dont nous n’avions même pas pleinement conscience. Parfois, aussi, à quel point nous nous sommes raconté des histoires, avons fermé les yeux, toléré des situations, etc. Par inexpérience, par peur, par confort, etc.
Ce qui fait que, dans un premier temps, nous finirons par voir que nous avons toujours une part de responsabilité dans toutes les situations. Si vous êtes vrai avec vous-même, si vous êtes lucide, vous finirez par le voir. Et c’est généralement parce que c’est déjà vu, que c’est déjà là et connu en nous, que nous accumulons, au fil du temps, tant de honte et de culpabilité. Se déresponsabiliser et jouer à la victime est la base de toute la dualité. Vouloir se reposer sur les autres ou les rendre responsable de notre bonheur ou nos malheurs également. Et si vous regardez bien toutes les situations, même les plus horribles, vous finirez par voir que dans la vie, vous serez toujours une victime dans certaines situations ainsi qu’un bourreau dans d’autres. Souvent même un peu des deux en même temps !
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