Ce mois-ci, nous souhaitons vous partager notre point de vue sur ce qui est communément appelé «La nuit noire de l’âme».
Comme à notre habitude nous allons partir de notre propre expérience et de nos ressentis pour éclairer cette notion à la Lumière de notre état de conscience actuel.
La chute comme électrochoc à un réveil possible
Yan : Pour ma part, j’ai presque toujours pensé que pour découvrir qui l’on est vraiment, il fallait savoir toucher ses propres limites intérieures et extérieures. C’est donc à l’aulne de mes quarante ans, alors que j’étais rendu au bout d’un chemin à la logique destructive, tout autant humainement, professionnellement mais surtout sentimentalement, qu’il me fallait nécessairement transmuter cela sous peine de sombrer corps et âme…. Mes relations d’avec la mère de mes enfants étaient devenues si anxiogènes que je me tenais sans cesse au bord d’un gouffre dépressionnaire ! Elle avait bon rôle de me rappeler qu’elle ne m’avait jamais demandé de «croire en ses promesses» et je sentais que tout ne pourrait qu’aller de mal en pis… Dès lors, il fallait ici et maintenant sabrer la corde au bout de laquelle j’allais finir par risquer de me pendre… J’avais le sentiment d’être rendu à un moment clé de mon existence tels ces temps où l’on se sent parfois absolument perdu, comme au bout du rouleau. Des temps où l’on a fait ses choix en conscience mais finalement emplis d’inconscience… Des temps qui vous déposent au fond d’une impasse d’où l’on ne peut sortir que les pieds devant ou par le dépassement complet de soi !
Sonnait donc, après de nombreuses années de recherches sur le sens de la vie et le pourquoi de ma présence ici-bas, l’heure d’une introspection sans concession aucune. Je me décidais à partir seul et en très haute montagne pour une contrée propice au recueillement radical et libre de toute forme de distraction ! Ces lieux absolument reculés que sont le Haut Himalaya en hiver sauraient, sans faille, remettre en question mes errements passés. Mon jeu de questionnements avait ainsi fini par porter un fruit mature mais aussi au goût particulièrement amer ! Je m’interrogeais donc de la sorte : «Mon existence pouvait-elle se résumer à mon travail, mes possessions ou autres désirs de pouvoir ? Mais surtout à mon terrible échec et ma désespérance sentimentale ?» Je préparais donc mon sac à dos afin de m’arracher d’un quotidien devenu totalement anxiogène… J’avais enfin décidé de partir à la découverte de soi… Peut-être même du Soi.
Se relever et en sortir grandi
Ce périple esseulé et coupé du monde allait m’offrir une voie d’entrée plus radicale que jamais à mes expériences introspectives. Grâce à ce périple en solitaire, j’étais sur le point de découvrir combien l’on peut grandir, avancer et évoluer au-delà de toute attente. Combien cet apprentissage viendrait réveiller mes forces intérieures. Les seules capables de me trans-porter au-delà de l’impasse où mes choix m’avaient rugueusement déposé. C’était ce dépassement de soi, aussi bien physique que moral, qui pouvait libérer les possibles semences à ma sérénité et à ma plénitude tant intérieures qu’extérieures… Découvrir le silence absolu, me connecter aux forces démesurées de la Nature, expérimenter la solitude et me regarder face à face sans échappatoire faisaient éminemment partie du programme… J’allais y trouver la force de concentrer toute mon énergie à ma propre réalisation. En premier lieu, je devrais apprendre à me pardonner mes égarements passés, à m’aimer moi-même -seul sentier possible à l’amour des Autres- à ouvrir la lumineuse voie à un possible couple conscient et tellement d’autres choses encore…
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